Les anémones ouvrent en grand leurs pétales pour bercer les élans de nos coeurs, en ce début d’année, chez Bokidi. Certains esprits un peu chagrins peuvent évidemment décrier la Saint-Valentin, célébration à la fois fade et futile de ce qui doit être embrassé spontanément à chaque instant de nos vies… Mais n’est-il pas charmant de marquer notre amour par quelque rituel, comme une petite ritournelle ? Cette mélodie entêtante et légère qui revient sans cesse comme nos belles anémones, saison après saison…
Aussi pouvons-nous méditer cette envolée d’Okakura dans son remarquable Livre du Thé :
» La poésie amoureuse a dû naître en même temps que l’amour des fleurs. Comment mieux décrire, en effet, l’épanouissement d’une âme virginale qu’en la comparant à une fleur, si douce dans son inconscience, parfumée parce que silencieuse ? En offrant la première guirlande de fleurs à sa compagne, l’homme primitif a transcendé la brute. Par ce geste qui l’élevait au dessus des nécessités grossières de la nature, il est devenu humain. En percevant l’usage subtil de l’inutile, il est entré dans le royaume de l’art. Dans la joie ou la tristesse, les fleurs sont nos amies fidèles. (…) Comment pourrions-nous vivre sans elles ? «
Inutile d’aller jusqu’à maîtriser l’art de faire vivre les fleurs, le fameux » ikebana » codifié au Japon il y a plus de cinq siècles… Il s’agit simplement de donner à goûter des compositions associant avec soin, variétés, senteurs et couleurs. Avec leur dominante écarlate caractéristique de la passion, il est difficile de rester de marbre. Comment ne pas désirer s’offrir ces éphémères petites merveilles ? Saisissons donc l’occasion qu’elles nous offrent, avant qu’elles ne fanent, et avec elles, nos sentiments les plus nobles. Oscar Wilde nous a bien prévenu :
» Le meilleur moyen de résister à la tentation, c’est d’y succomber ! «