Quand une institution de 1903 remet ses clés à une jeune fleuriste, cela ne passe pas inaperçu, rue de Carnel, à Lorient. Inaugurée voilà une semaine, la nouvelle boutique Bokidi prend ses marques.
« Bokidi signifie bouquet de fleurs des champs », explique Julie Tardiveau dans sa nouvelle boutique, rue de Carnel, à Lorient. Habitante du quartier, elle passait souvent devant la Maison Gy Fleurs, une institution qui la faisait secrètement rêver. Un jour, elle se lance, frappe et aborde le fleuriste, Alain Gy. Le contact passe bien. « Elle a bien amené les choses, cela m’a plu. Je lui ai dit que je vendais », affirme-t-il. Un choix important pour ce fils et petit-fils de fleuriste.
Dans la fleur de père en fils
Aujourd’hui retraité, Alain Gy a 24 ans lorsqu’il reprend le commerce de famille. « Ce sont mes grands-parents qui ont commencé ici en 1903. Ils se sont développés et ont donné un établissement à chacun de leurs fils ». Pour son père Adrien Gy, la Maison Gy Fleurs, au 56, rue de Carnel. Pour ses oncles, les boutiques du centre-ville. Lorsque ses parents approchent de la retraite, Alain décide à son tour de reprendre le flambeau, après une formation à Paris. « Je faisais partie des jeunes fleuristes bretons, j’ai participé à des concours sur la Bretagne ». Son secret ? « La création et la relation humaine. J’avais ma patte dans la sélection de fleurs et la façon de les façonner ».
Fidèles clients
En plus d’un siècle, la maison a fidélisé une clientèle ouvrière de Keroman et Kergroise, des entreprises du centre-ville et les habitants du quartier, le samedi. Étonné, Alain Gy ne s’attendait pas à autant de marques d’affection en rendant son tablier. « Je reçois des courriers, des invitations, des cadeaux. Je ne pensais pas faire partie de leur vie comme ça ». Tout comme son père et son grand-père, Alain a marqué la vie des personnes, en vendant des fleurs. « Nous sommes là de la naissance à la disparition ».
Nouveau chapitre
Une nouvelle page s’ouvre pour la maison, avec une passionnée du métier. Âgée de 33 ans, Julie Tardiveau a travaillé dans les Côtes-d’Armor, au Pays-Bas, avant de suivre son conjoint à Lorient. Les projets ne manquent pas pour Bokidi. « J’ai envie de mettre en avant un produit local, une fleur de saison chaque mois, à partir de janvier. Je vais travailler avec un producteur à Quimper ». La nouvelle enseigne souhaite garder la clientèle de quartier et se développer vers La Perrière.
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