Une page se tourne chez Gy Fleurs. Dirigé durant 114 ans par la famille Gy, le fleuriste, bien connu de la rue Carnel, passe aux mains de Julie Tardiveau.

En activité depuis plus d’un siècle, la famille Gy passe la main. « Cela a commencé en 1903, lorsque mon grand-père s’est installé. Puis, ça a été mon père avant que je ne reprenne la suite, à 24 ans, indique Alain Gy, pas peu fier de ce siècle en fleurs. Je ne suis pas sûr qu’il y ait d’autres maisons restées aussi longtemps en activité avec la même famille. »

Après 37 ans d’activité, on imagine combien la page ne doit pas être simple à tourner. Mais Alain Gy est heureux d’être tombé sur Julie Tardiveau et de lui passer le relais.

Démarche peu commune

« Elle a eu une démarche marrante, il y a un an. La première fois, elle s’est présentée en se proposant pour m’aider gracieusement, vous avouerez que ça change de l’ordinaire ! » En réalité, Julie, fleuriste depuis dix ans, passe chaque matin devant l’enseigne rue de Carnel : « Je ne savais pas comment l’aborder, raconte-t-elle. Je n’osais pas lui demander si le magasin était en vente, or c’était le cas et le courant est bien passé. »

Alain Gy se souvient : « Je voyais qu’elle le méritait et, pour moi, c’était le moment de passer la main. Julie apporte sa propre personnalité, on a un peu le même esprit dans la façon d’aborder le métier et de réaliser nos compositions florales. On ne fait pas ce métier sans passion, c’est très prenant, on ne compte pas ses heures. Il faut de la présence, de l’attention, faire avec les goûts des clients, deviner ce qu’ils veulent. »

L’affection du quartier

Le départ d’Alain Gy n’est pas non plus passé inaperçu dans le quartier puisque les marques d’affection ont afflué : « J’ai été très surpris de recevoir de nombreux courriers de remerciement, des invitations à passer chez des clients. Je ne pensais pas avoir autant de marques de sympathie. »

Il est vrai que les fleuristes sont présents à tous les moments de la vie : « On réalise des compositions de la naissance jusqu’au décès, on est présent à des moments heureux comme à des moments malheureux, les rapports humains sont particuliers. »

Nouveau départ, nouveau nom

Le magasin s’appelle désormais Bokidi : « Bouquet, fleur, en breton », précise Julie, qui a refait la décoration du magasin, avant d’ouvrir il y a deux semaines.

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